samedi 6 juin 2015

Les joies des transports en commun

  N’est-ce pas une source de motivation supplémentaire, de savoir que l’on va devoir ruser, forcer et même se battre pour obtenir sa place dans le bus/tram/métro?Tu es là debout, désespéré, à attendre ton bus dans le froid et surtout sous la pluie, (C’est con, tu as oublié ton parapluie), surveillant ta montre parce que tu ne seras de toute évidence pas en avance pour le boulot (comme tous les jours d’ailleurs) et que ce putain de bus n’arrive toujours pas. 

  Tu vois petit à petit les gens s’agglutiner et tes chances de conserver ta précieuse place s’évanouir. Tu sais qu’à ce moment précis, ton unique moyen de survie est de te transformer en machine de guerre : « Jodla mo ka assiz. Sala ki désidé passé anlè mo ké pran roun tchok ké yan kroch’ pat’. Y pa gain intérè chaché mo ! »
Ton positionnement sur le trottoir est stratégique. Tu sais que le chauffeur va s’arrêter ici même, parce qu’il le fait toujours (enfin presque). 
Tel « action man », tu le vois s’approcher, tu analyses l’endroit où il devrait s’arrêter par rapport à sa vitesse et à sa distance de freinage et BAM, ce connard s’arrête là où tu n’es pas, devant un troupeau de moutons qui eux aussi sont parés à la bataille.

Bon! Nous dirons que ceci est la version courte. 60 personnes sont entrées avant toi. Tu as quand même réussi à monter. Tu es resté debout, tout le long, compressé… Fin de l’histoire, ce n’est pas très intéressant.
Mais imaginons l’autre version. Quand cet ange s’arrête pile poil devant toi et que tu arrives même à voir ta silhouette sur les portes battantes. Tu entres vite, sait t-on jamais un drame est si vite arrivé. Tu t’assoies sur un siège, Ouf c’est gagné. 

Tu te permets même de regarder tous les autres avec un air dédaigneux, victorieux. Ils se collent tous, beurk, en plus y’en a un qui pue de la bouche vu le retroussement de bouche de sa voisine. Pourtant les arrêts se suivent, mais ne se ressemblent pas…
Une vieille dame monte, elle boite un peu. Zut! Tu fais mine de ne pas la voir, et tu te passionnes soudainement pour la vitre partiellement embuée. Intéressant non?
Les petites voix parlent en toi, et tu comprends qu’il est INacceptable, INconcevable, INimaginable et totalement DÉ-TES-TABLE de laisser cette vieille dame debout. Alors tu lui cèdes gentiment ta place. (entre nou, mo savé ki zot pa gain anyin ka fouté ké sa, mais bon)

En réalité, t’as juste envie de la laisser crever là où elle est, pendant que toi tu jubiles assis, ou de l’envoyer bouler vers les places réservées parce que celle là c’est pour tout le monde et tu l’as méritée. Mais comme il te reste une part d’humanité malgré toute la méchanceté qui sommeille en toi, et que tu as dix paires de yeux qui veulent te faire culpabiliser et sont particulièrement rancuniers, tu cèdes ta place en ajoutant « allez y madame, je vous en prie ».Te voila debout, contre tous ceux que tu narguais avant que l’autre ne se ramène. Tchiip ay chié !

Il a aussi des figures emblématiques, le type même des personnes que tu préférais éviter quand tu prends les transports. J’ai nommé :
  • Le mec super relou qui t’impose sa musique avec son accordéon là, il débarque dans TON wagon, au moment ou tu es le moins disposé à l’entendre, c’est à dire tout le temps. Et qui a le culot de te demander une pièce alors qu’il nous a cassé les oreilles. Sans respect lui. Amis parisien, je compatis mdr.
  • Tu as aussi ce putain de chauffeur de bus qui te voit de son oeil de lynx, péter un sprint, t’entend taper sur la porte pour qu’il ouvre, et qui te snobe en faisant une petite accélération et déplace sur ta tête. F**K YOU.
  • Tu as l’amie sympathique certes, mais qui n’a toujours pas compris le business. Elle te voit avec des écouteurs, viens quand même te parler de sa journée de la veille alors qu’il est à peine 7h du mat et que tu aimerais juste profiter d’un bon ptit son et te réveiller tranquillement.
  • Tu as le groupe de collégiens/lycéens qui débarquent à 50 dans le bus et qui se mettent à raconter d’la merde. La dernière fois je surprends malgré moi une conversation entre 2 copines : « oui mais je ne comprends pas le petit jeu d’Aurélien. Hier il m’a embrassé et aujourd’hui il court après Sophie. Tu penses que c’est de ma faute? » eeeuuhh t’es la seule à ne pas comprendre qu’il veut vous serrer toutes les deux si tu veux mon avis. Mais enfin bref! 
  • Tu as les mamans qui viennent avec leurs poussettes, leurs bébés hurleurs, qui discutent un tantinet trop fort entre elles, et qui prennent 4 places au lieu d’une. Vous avez des actions chez les transporteurs ou c’est quoi? Vous ne voulez pas marcher? 
  • On n’oublie pas l’africain au téléphone qui parle pour tout le bus fiouf! t’as juste envie de lui dire de fermer sa g****e. Tu ne sais pas parler doucement comme tout le monde?
  • Tu as bien sur le mec qui PUE debout à coté de toi. L’envie de succomber est plus forte, ton nez pleure sa mère, c’est affreux tu veux mourir. Je ne comprends pas comment on peut sentir à ce point. Sérieux les gens, lavez-vous un peu non?! Le déo efficacité 24h ça ne marche pas, lâchez l’affaire svp.
  • T’as aussi la pauvre malheureuse, l’handicapée, qui a les jambes carrément retournées, qui parle une langue que tu ne connais pas et qui mandit pour quelques pièces. Bon c’est triste hein, mais avouez que vous ne lui avez jamais donné un centime. 
  • Tu as aussi le clochard endormi, ou qui s’est chié dessus et qui donc a monopolisé une place. En parlant de ça, j’me rappelle d’une fois ou j’ai foncé sur une place, en me demandant vaguement pourquoi personne n’était assis dans ce coin. Lô mo pran l’odèr a mo konprann’ pou kissa. Du coup j’ai fait comme tout le monde, mo rété doubout’. 

Enfin bref, voici une liste non exhaustive des « Cas-sos » des transports en commun. Quoi que si ça se trouve, on a peut-être été celui qui puait un jour lol.

A pistache les amis ! Nub’ Èm



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