mercredi 21 octobre 2015

Parce que les chants folkloriques créoles me font délirer

     Mes souvenirs en rapport avec les chants traditionnels remontent à la primaire. J’ai pris conscience des années plus tard que je chantais vraiment du n’importe quoi. Entendons-nous bien, quand je dis « chanter du n’importe quoi », cela signifie ne rien comprendre à ce qu’on dit. Le plus étrange dans cela est que je connaissais les paroles, je les répétais mais de toute évidence mon cerveau ne pigeait rien à leur sens véritable. Je ne vois pas comment expliquer ce phénomène autrement. Je me suis aussi rendue compte que certaines chansons avaient leur quota de grivoiserie. Je vous laisse les découvrir et vous m’en direz un mot.

Pour le grajé, nous avons :

Soliste : Mo alé ofon gran bwa an proménad, ké to tonton mo do servi kabann pou yo
Chœurs : Jènn jen rasazié,
Soliste : Zot emerdé
Chœurs : Jènn jen rasazié,
Soliste : Parlez-moi des étrangers
Chœurs : Jènn jen rasazié,

Soliste : Tandé palé di razazié, tandé palé di emerdé, yé roulé to anba danbwa.
Chœurs
Soliste : Fèy patawa té to zorié
Chœurs
Soliste to kalé a gran danbwa, mo bité ké to manman, to papa té roulé to
Choeurs
Soliste : Mèm komou servi matla
Chœurs

Euh « roulé » ne signifie ici ni conduire, ni prendre des coups, ni rouler d’ailleurs.

Bon ici de toute évidence, une jeune femme a eu des expériences sexuelles à tendance incestueuse. L’auteur de la chanson ne nous dit pas si elles étaient consenties. En tout cas, il est au courant ou du moins prétend savoir quelque chose (les cancans ont la vie dure) et comme c’est souvent le cas avec les chansons de grajé, tout le village est désormais au courant parce que le partage est une valeur essentielle dans cet univers. Pour ajouter au pittoresque, les règlements de compte ça se fait en chantant, histoire de rendre les choses plus conviviales, vous voyez…

Pour le kasékô (d’ailleurs je trouve que c’est plutôt dans ce genre qu’on en trouve le plus).

Soliste : lolo mol pa ka lévé
mo jwè ké lolo, karésé lolo
Chœurs : lolo mol pa ka lévé.

Soliste : dorloté lolo, karéssé lolo
Chœurs : lolo mol pa ka lévé.

Soliste : a 5 hèr d’matin mo soukré lolo.
Chœurs : lolo mol pa ka lévé.

Soliste : a 6 hèr d’matin mo jwè ké lolo.
Chœurs : lolo mol pa ka lévé.

Soliste : karésé lolo, lolo pa lé lévé.
Chœurs : lolo mol pa ka lévé.

Franchement, vayan fanm : branler un homme deux heures durant dans l’espoir qu’il ait une érection de deux choses l’une, ou elle avait sacrément envie et hors de question de lâcher l’affaire ou c’était une femme soumise et son homme la forçait à continuer. Je ne vois que ça pour mettre autant d’énergie et d’imagination pour faire bander un mec. En plus elle n’est même pas récompensée pour ses efforts…i dèt alé dronmi tout’ so visaj maré, podjab.

Roulé an nou alé

Soliste : roulé, mouché an nou alé, mouché la ou kontan mo pou danbwa
Mouché la ou kontan pou danbwa, mouché la ou kontan mo pou laro
Chœurs : wééé mouché an nou alé, mouché la kontan mo pou danbwa

Soliste : mouché la ou kontan mo pou danbwa, pa mèm dansé ou ja minnin mo
Chœurs : wééé mouché an nou alé, mouché la kontan mo pou danbwa

Je me devais de mettre cette chanson-ci juste pour vous faire remarquer que de toute évidence la forêt était l’équivalent du stade de Baduel à l’époque. D’après ce que j’ai compris des paroles, cette femme en a assez d’être reléguée au rang de la nana qui n’est bonne qu’à ouvrir ses cuisses, en plus dans les bois ! Genre, le gars n’a même pas un lit à lui proposer. Le crevard ! Je vous demande vingt secondes de silence pour cette malheureuse qui a dû se faire dérailler par les moustiques…

Pour le kamougué
ti mano, do do dokéwa

Soliste : ti mano do do dokéwa. Dokéwa dokéwa
Choeurs : ti mano do do dokéwa

Soliste : Mo manyin so tété i tiré mo lanmin
Choeurs

Soliste : Mo manyin so bagaj i jouré mo manman
Choeurs

Ce doit être la seule chanson à caractère sexuel que j’ai trouvé dans ce rythme. En même temps, vous vous baladez dans mon répertoire qui n’est pas forcément le plus fourni qui soit. C’est une thématique que l’on retrouve assez souvent : les hommes aux mains baladeuses et qui se font généralement injurier proprement. Zafè yé tchiou, yé té na ka léssé yé lanmin an yé poch, lanmine. 

Si vous en connaissez d'autres, n'hésitez pas à partager. 

Nub’ Dee

samedi 12 septembre 2015

Un peu de zik


Les Nubiennes sont allées voir Magic Mike XXL. Il nous en faut peu pour être heureuses. Mais soyons honnêtes, nous n'y sommes pas allées pour la complexité et la profondeur du scénario; d'autant qu'il n'y en avait pas donc ça c'est réglé. Les scènes de strip tease furent...intéressantes hein. Passons, nous avons beaucoup aimé certaines chansons du film. Nous les partageons avec vous.






dimanche 12 juillet 2015

On aime les maripas

" Attalea Maripa est une espèce de palmiers de la famille des Arecaceae originaire d'Amérique du Sud et..." bla bla bla bref ce sont des maripas et nos papilles n'y résistent pas.



 On retire la coque et l'écorce des maripas avec les dents. Nan nan point de couteau dans cette histoire, à moins d'avoir du temps à perdre et vous l'aurez deviné, nous n'en avons pas. Sus aux maripas !

 Etant des fruits sauvages (nous ne connaissons pas de plantations de maripas en Guyane), il y a des risques pour que les maripas ne soient pas tous comestibles. Vous trouverez souvent des parties pourries et oh surprise, un petit ver blanchâtre, que fais-tu là ? N'allez pas croire que ça coupe notre faim. On passe au suivant...

Si vous êtes du genre Mac Gyver, vous pouvez improviser une toupie avec la coque. Il suffit de percer un trou dans le fond et d'y glisser une allumette par exemple. A pa kouyénad nou ka rakonté, i ka maché !

Avec gourmandise, les Nubiennes

#3 Parce que ma Guyane est belle

Il suffit de circuler sur les routes pour voir ces paysages où la forêt frôle le bas-côté de latérite.



Les Nubiennes

# 3 Manjé pou zot vin' bèl

Les beignets de bananes

La première à demander : “Maaaaaannn’!! quand est-ce que tu fais des beignets ?”

La fidèle assistante cuisinière, mais surtout affamée assistante cuisinière, qui aidait maman à la préparation. 

Le pot de colle qui veillait aux cotés de maman, que le premier beignet soit frit pour pouvoir l'avaler.

Et la première à le piquer une fois posé dans le plat. 

Les ingrédients. Pas plus, pas moins.

les bananes, une fois écrasées.

On y a incorporé la farine.

On passe à la friture.

"chaudement"sortis de la poêle.

On peut passer à la dégustation ;)


Bonne appétit !!!!

  

Soyons bitaks


(Très honnêtement, nous sommes dans l’incapacité de fournir une traduction française de ce terme)

   Nombreux sont les Guyanais à avoir un objet chez eux leur rappelant leur département notamment un bijou. Souvent, ce bijou prend la forme d’une carte de la Guyane, ou alors un simple 973, parfois ce sera une tête de Cayennaise ou un pendentif fait d’un œil de bœuf…Les femmes aiment aussi porter des bijoux avec des grenats. Bref, côté orfèvrerie (ou argenterie), on fait dans le chauvinisme. Quelques Nubiennes ne font pas exception. Alors nous avons voulu faire nos bitaks et vous montrez quelques échantillons

 







Les Nubiennes



dimanche 7 juin 2015

# 1 Les nubiennes ont testé… La coupelle menstruelle

WARNING !!!!   LADIES ONLY   WARNING !!!!

Il y en a t’il parmi vous qui savent à quoi correspond ce truc ?


Eh bien pour celles qui ne le sauraient pas, cette chose qui fait vaguement penser à un entonnoir est une coupelle mentruelle, ou pour faire plus court, une cup.

Ça vous parle un peu plus ? Menstruelle ?!…, oui règles… mais encore!

Un mardi matin de glandouille sur Instagram, je suis tombée par hasard sur le profil d’une bloggeuse. Makrelle comme je suis, j’me suis dit « tiens ! Pourquoi pas regarder ce qui pourrait t’intéresser », et sans vraiment savoir pourquoi, j’me suis arrêtée sur la photo de cette fameuse chose, la coupelle menstruelle.
Elle y expliquait sommairement le concept de ce « protège hygiénique », mais sans trop en dire malheureusement. Je restai sur ma faim, avec une grosse envie d’en savoir davantage. J’ai direct cherché sur notre ami Google, plus de précisions.
En gros les filles, la coupelle menstruelle est une alternative aux serviettes hygiéniques et aux tampons que nous connaissons depuis… Toujours!


Concrètement, comment ça marche ?

Premièrement, il faut savoir que la coupelle menstruelle est en silicone médical et est aussi hypoallergénique. Vous pouvez donc l’insérer à l’intérieur du minou d’amour (soyons poétiques… des fois) sans craindre une potentielle infection vaginale.
C’est une matière plus ou moins souple qui permet la distorsion de la cup (mais ça dépend vachement de la marque).
Il existe différentes manières de la plier pour l’introduire sans trop de difficulté, et selon sa convenance. Vous pourrez trouver des détails plus approfondis sur le site www.fleurcup.com, tout y est expliqué.

Assurez-vous que la cup soit bien placée, ça vous évitera des situations gênantes.


On peut la garder 12 heures (à l’intérieur). Au moment de la changer, il faudra bien évidemment l’extraire du vagin, jeter/verser le sang retenu dans le récipient, rincer la coupelle à l’eau et c’est reparti pour un tour.

Il en existe également de tailles et de couleurs différentes. De manière générale, j’ai retrouvé deux tailles standard :
- petite : pour celles qui n’ont pas encore eu d’enfants
- grande : pour celles qui en ont au moins deux. 
La marque Meluna propose une variété de tailles assez impressionnante, qui je pense, conviendra à une grande majorité des femmes. Voyez par vous même. http://www.meluna.fr/acheter-coupe-menstruelle-meluna/

D’autres proposent des variantes, telle que la coupelle menstruelle sportive par exemple.
La cup peut aussi posséder une tige (pour faciliter l’extraction), d’autres une boule, et pour les plus audacieuses, une coupelle sans rien.

Ce site www.easycup.fr pourrait vous aider dans un premier temps, à choisir la cup qui vous conviendrait le mieux. Grâce à un petit sondage, vous serez orientées vers un type ou une marque particulière.

Alors conquises ? Bon j’avoue, que ça n’a pas l’air affriolant dit comme ça, mais il y a certains avantages.

Mais pourquoi passer à la coupelle menstruelle ?

Pour être honnête avec vous les filles, je ne l’ai pas encore essayée. Bien que j’aie été hyper emballée en lisant les différents avis de filles qui ne pouvaient déjà plus s’en passer, mais l’idée de m’insérer un truc pas si petit que ça, dans le vagin, me perturbe un peu.
Néanmoins, on peut relever 2 points positifs avant même d’avoir franchi le pas.

-        Economique : La coupelle menstruelle est réutilisable, et à une durée de vie de 10 ans. Oui, on peut la réutiliser pendant tout ce temps. Perso, 3 ans je trouve ça déjà pas mal. Elle ne coute pas très cher, entre 10 et 30 euros l’unité. Tout dépend du site ou elle est vendue.
  
-        Pratique : Elle est grosse comme le capuchon d’un déo, tu peux la glisser facilement dans ton sac (dans une petite pochette en tissu, fermée bien entendu). Il ne t’en faut que deux max, alors v’la les économies. Plus besoin d’embarquer tous tes paquets avec toi quand tu vas ailleurs. Si tu es d’un genre nudiste, même pendant les règles tu pourras faire ta sexy, te lover dans tes draps, tranquille. Bref, vous voyez un peu le truc.

Je vous mets en lien la vidéo qui de mon point de vue, a fait pencher la balance en faveur de la coupelle menstruelle. Elle est un peu longue mais, c’est assez bien détaillé :

                    https://www.youtube.com/watch?v=yPI001HH7T4
                     
Pour ce qui est du reste, à savoir si c’est confortable, douloureux, chiant ou autre, il faut que je me lance. Je m’y mets au plus vite et vous donne mes impressions prochainement.


A bientôt, Nub’Èm



# 2 Manjé pou zot vin' bèl

Régalons nous avec du wang !


Le wang est une petite graine qui ressemble au sésame. Il a donné son nom à la préparation à base de couac, de wang justement et de sucre. J'ai toujours vu écrit le mot "wang" mais chez moi, on le prononce "wong". Apparemment les Créoles, nous avons un souci avec ce genre de son.

La préparation du wang :
Première étape : trouver le wang. D'après ma mamie ce n'est pas facile d'en trouver de nos jours.

Deuxième étape : faire griller les graines de wang. J'adore l'odeur du wang grillé.

Troisième étape : moudre le couac, le wang et le sucre ensemble. Certains préfèreront une poudre très fine, d'autres un peu moins. J'en fais partie. Ma grand-mère, un jour que son Moulinex (oui, on appelle un mixeur Moulinex, la marque tout simplement. Tout le monde comprend.) avait rendu l'âme nous a initié à l'art du pilage de wang. Mes bras s'en rappellent douloureusement. Le sucre est le dernier ajout car il faut le doser.







Avec gourmandise, les Nubiennes

samedi 6 juin 2015

Craquage capillaire : les noeuds


Vade retro Satanas !

    Mes cheveux comme tous les cheveux du monde indifféremment de l’ethnie font des nœuds. Néanmoins, étant crépus, ils les aiment d’un amour fou. Nous le devons à leur forme si particulière. Du coup, je me suis dit pourquoi ne pas en faire une typologie.

J’annonce :

·         Le solitaire soit le nodus communis. Ouais, je suis bilingue. Il s’agit du nœud le plus répandu sur nos couronnes cotonneuses. Personnellement, 80 % de mes nœuds sont des solitaires. Mais qu’est-ce donc ? Le solitaire est ce type de nœud que vous avez en bout de cheveu et qui vous prend la tête mais d’une force... Comment ça ? Malgré tous vos soins, vos coiffures protectrices, avec ou sans rajouts, vos produits venus tout droit des States, une routine calée au poil de huc…vous avez quand même des nœuds. Ils vous obligeront, à force de proliférer, à tailler vos cheveux tous les trimestres. Tchip ! En plus, point de démêlage avec le solitaire. Vraiment un casse ovaire.

·         Les best friends. Nous les connaissons. Ce sont des mèches de cheveux qui n’ont rien d’autres à faire de leur vie que de fricoter ensemble. Si vous n’aimiez pas tant vos afros, twist out et autres wash & go, vous pourriez certainement en avoir moins. Deux options s’offrent à vous. Ce n’est rien de dramatique et généralement un coup de peigne délicat voire un démêlage au doigt peuvent suffire. Ou alors…ils ont décidé de gâcher l’existence et vous vous retrouvez avec un méga nœud. Et là, zot ké pé priyé tout bondié zonbi baréyo zot lé…il va falloir s’en remettre au jugement des ciseaux.

·         Les fêtards sont exaspérants au plus haut point. Vraiment. D’où tiennent-ils ce nom ? Vous connaissez les fêtes où les invités font la chenille. Etant enfant, j’appelais ça « jouer à la queue leu leu ». Et bien les nœuds fêtards c’est la même pareille. Vous avez non pas un nœud mais deux voire trois sur UN cheveu. C’est leur trip. J’en arrive encore à me demander pourquoi ils me font un truc pareil. Pourquoi ? Que vous ai-je fait ? Etais-je une paire de ciseaux dans une autre vie et donc vous prenez votre revanche ?



·         Le kamikaze. Kant-a pou sa la, i ka fè mo enrajé. Le kamikaze n’est pas un nœud à l’origine. C’est un cheveu, mort. Il est condamné, foutu et il le sait. Mais il ne veut pas partir tout seul ce serait trop simple. En tombant, il va s’emmêler à un pauvre cheveu sain qui ne lui a absolument rien demandé et then, you got a tragedy. Ces temps-ci j’ai pas mal de kamikazes sur le crâne. Les saligauds.

·         Et enfin, THE nœud, mon numéro un dans cette typologie : le rebelle. Le rebelle a un délire bien à lui. Un délire que personne ne comprend d’ailleurs. C’est un nœud solitaire déviant : il ne veut pas faire comme les autres. Il ne s’appelle pas le rebelle pour rien. Là où le nœud solitaire se place gentiment – c’est relatif – en bout de cheveu, le rebelle va se foutre cinq putain de centimètres avant. Cinq centimètres ! Vous, nappy dans l’âme, prenant soin amoureusement de ses cheveux, y consacrant plusieurs heures le dimanche dans votre salle de bain transformée en sauna, vous qui comptez de façon obsessionnelle le moindre millimètres gagnées et BAM ! vous voilà obligés de couper 5,5 cm de cheveux pour vous débarrasser de ce moth…cka de nœud de mes de … Crevard, va !

Bref, vous l’aurez compris : j’ai la hantise des nœuds. Je perds un temps phénoménal à les éliminer chaque fois que je manipule mes cheveux : ça s’appelle à la nodopathie (joli, non ?).

Alors, quelles relations entretenez-vous avec vos nœuds ?

Nub' Dee.

Les joies des transports en commun

  N’est-ce pas une source de motivation supplémentaire, de savoir que l’on va devoir ruser, forcer et même se battre pour obtenir sa place dans le bus/tram/métro?Tu es là debout, désespéré, à attendre ton bus dans le froid et surtout sous la pluie, (C’est con, tu as oublié ton parapluie), surveillant ta montre parce que tu ne seras de toute évidence pas en avance pour le boulot (comme tous les jours d’ailleurs) et que ce putain de bus n’arrive toujours pas. 

  Tu vois petit à petit les gens s’agglutiner et tes chances de conserver ta précieuse place s’évanouir. Tu sais qu’à ce moment précis, ton unique moyen de survie est de te transformer en machine de guerre : « Jodla mo ka assiz. Sala ki désidé passé anlè mo ké pran roun tchok ké yan kroch’ pat’. Y pa gain intérè chaché mo ! »
Ton positionnement sur le trottoir est stratégique. Tu sais que le chauffeur va s’arrêter ici même, parce qu’il le fait toujours (enfin presque). 
Tel « action man », tu le vois s’approcher, tu analyses l’endroit où il devrait s’arrêter par rapport à sa vitesse et à sa distance de freinage et BAM, ce connard s’arrête là où tu n’es pas, devant un troupeau de moutons qui eux aussi sont parés à la bataille.

Bon! Nous dirons que ceci est la version courte. 60 personnes sont entrées avant toi. Tu as quand même réussi à monter. Tu es resté debout, tout le long, compressé… Fin de l’histoire, ce n’est pas très intéressant.
Mais imaginons l’autre version. Quand cet ange s’arrête pile poil devant toi et que tu arrives même à voir ta silhouette sur les portes battantes. Tu entres vite, sait t-on jamais un drame est si vite arrivé. Tu t’assoies sur un siège, Ouf c’est gagné. 

Tu te permets même de regarder tous les autres avec un air dédaigneux, victorieux. Ils se collent tous, beurk, en plus y’en a un qui pue de la bouche vu le retroussement de bouche de sa voisine. Pourtant les arrêts se suivent, mais ne se ressemblent pas…
Une vieille dame monte, elle boite un peu. Zut! Tu fais mine de ne pas la voir, et tu te passionnes soudainement pour la vitre partiellement embuée. Intéressant non?
Les petites voix parlent en toi, et tu comprends qu’il est INacceptable, INconcevable, INimaginable et totalement DÉ-TES-TABLE de laisser cette vieille dame debout. Alors tu lui cèdes gentiment ta place. (entre nou, mo savé ki zot pa gain anyin ka fouté ké sa, mais bon)

En réalité, t’as juste envie de la laisser crever là où elle est, pendant que toi tu jubiles assis, ou de l’envoyer bouler vers les places réservées parce que celle là c’est pour tout le monde et tu l’as méritée. Mais comme il te reste une part d’humanité malgré toute la méchanceté qui sommeille en toi, et que tu as dix paires de yeux qui veulent te faire culpabiliser et sont particulièrement rancuniers, tu cèdes ta place en ajoutant « allez y madame, je vous en prie ».Te voila debout, contre tous ceux que tu narguais avant que l’autre ne se ramène. Tchiip ay chié !

Il a aussi des figures emblématiques, le type même des personnes que tu préférais éviter quand tu prends les transports. J’ai nommé :
  • Le mec super relou qui t’impose sa musique avec son accordéon là, il débarque dans TON wagon, au moment ou tu es le moins disposé à l’entendre, c’est à dire tout le temps. Et qui a le culot de te demander une pièce alors qu’il nous a cassé les oreilles. Sans respect lui. Amis parisien, je compatis mdr.
  • Tu as aussi ce putain de chauffeur de bus qui te voit de son oeil de lynx, péter un sprint, t’entend taper sur la porte pour qu’il ouvre, et qui te snobe en faisant une petite accélération et déplace sur ta tête. F**K YOU.
  • Tu as l’amie sympathique certes, mais qui n’a toujours pas compris le business. Elle te voit avec des écouteurs, viens quand même te parler de sa journée de la veille alors qu’il est à peine 7h du mat et que tu aimerais juste profiter d’un bon ptit son et te réveiller tranquillement.
  • Tu as le groupe de collégiens/lycéens qui débarquent à 50 dans le bus et qui se mettent à raconter d’la merde. La dernière fois je surprends malgré moi une conversation entre 2 copines : « oui mais je ne comprends pas le petit jeu d’Aurélien. Hier il m’a embrassé et aujourd’hui il court après Sophie. Tu penses que c’est de ma faute? » eeeuuhh t’es la seule à ne pas comprendre qu’il veut vous serrer toutes les deux si tu veux mon avis. Mais enfin bref! 
  • Tu as les mamans qui viennent avec leurs poussettes, leurs bébés hurleurs, qui discutent un tantinet trop fort entre elles, et qui prennent 4 places au lieu d’une. Vous avez des actions chez les transporteurs ou c’est quoi? Vous ne voulez pas marcher? 
  • On n’oublie pas l’africain au téléphone qui parle pour tout le bus fiouf! t’as juste envie de lui dire de fermer sa g****e. Tu ne sais pas parler doucement comme tout le monde?
  • Tu as bien sur le mec qui PUE debout à coté de toi. L’envie de succomber est plus forte, ton nez pleure sa mère, c’est affreux tu veux mourir. Je ne comprends pas comment on peut sentir à ce point. Sérieux les gens, lavez-vous un peu non?! Le déo efficacité 24h ça ne marche pas, lâchez l’affaire svp.
  • T’as aussi la pauvre malheureuse, l’handicapée, qui a les jambes carrément retournées, qui parle une langue que tu ne connais pas et qui mandit pour quelques pièces. Bon c’est triste hein, mais avouez que vous ne lui avez jamais donné un centime. 
  • Tu as aussi le clochard endormi, ou qui s’est chié dessus et qui donc a monopolisé une place. En parlant de ça, j’me rappelle d’une fois ou j’ai foncé sur une place, en me demandant vaguement pourquoi personne n’était assis dans ce coin. Lô mo pran l’odèr a mo konprann’ pou kissa. Du coup j’ai fait comme tout le monde, mo rété doubout’. 

Enfin bref, voici une liste non exhaustive des « Cas-sos » des transports en commun. Quoi que si ça se trouve, on a peut-être été celui qui puait un jour lol.

A pistache les amis ! Nub’ Èm